Quand et pour quelles raisons remplacer ses prothèses mammaires ?

En tant que spécialiste des implants mammaires et de la chirurgie esthétique du sein, je suis souvent consulté pour des “reprises” d’augmentation mammaire, ce que l’on appelle des “cas secondaires”. Il y a deux raisons majeures d’envisager le changement de prothèses, l’usure des implants ou l’insatisfaction du résultat. Je constate que l’insatisfaction des patientes est ce qui motive le plus souvent ce type de consultation.  

La durée de vie des prothèses mammaires est variable

L’état d’une prothèse évolue dans le temps et, si les prothèses sont fiables, on ne peut pas garantir à vie des implants mammaires. Même s’il est devenu obsolète d’affirmer qu’il convient de changer systématiquement ses prothèses tous les 10 ans.

En fait, l’usure d’une prothèse dépend de ses interactions avec les tissus vivants qui l’entourent et, dans ce domaine, chaque corps connaît ses propres modifications à son propre rythme. Un même modèle d’implant va réagir différemment et sa durée de vie va varier d’une patiente à une autre, et cela n’est pas forcément prévisible.

L’usure se constate donc au cas par cas et, pour la suivre, il convient de consulter une fois par an le chirurgien qui verra, en fonction de l’examen clinique, s’il y a lieu de pratiquer des examens complémentaires, par exemple une mammographie pour rechercher d’éventuels points d’usure ou de rupture sur un implant.

L’insatisfaction, motif le plus fréquent du changement de prothèses mammaires

Selon les enquêtes médicales, 25 à 30% des femmes seraient insatisfaites de leurs prothèses mammaires. Elles déclarent que “ma silhouette a changé…”, “mes prothèses sont visibles…” ou encore “le résultat s’est dégradé”. Comment cela se fait-il ? Qu’est-ce que je constate lorsque ces patientes me consultent ?

Il y a d’abord l’effet du vieillissement de la patiente, et plus précisément de la pesanteur du sein, qui altèrent le résultat esthétique d’une augmentation mammaire — initialement réussie, mais dont l’évolution avec le temps justifie le renouvellement.

Les prothèses mammaires mal positionnées ou apparentes

Une deuxième cause assez fréquente d’insatisfaction est dûe au positionnement des prothèses, trop haut placées, ou trop bas, ou à un écart entre les seins trop important.

Troisième cause d’insatisfaction, la prothèse est visible. Soit elle l’est devenue avec le temps, parce que le sein a vieilli, perdu du volume (après les grossesses ou les allaitements), s’est “affaissé”. Soit par déplacement secondaire de l’implant — avec risque de formation de coque, cette induration caractéristique du sein qui “rejette” la prothèse.

La prothèse peut également être  devenue apparente immédiatement après sa pose,une fois l’œdeme post-opératoire résorbé .

Ces problèmes de positionnement ou de visibilité de la prothèse signifient généralement que les choix initiaux — volume, forme, positionnement, placement des implants — n’étaient pas bons ou qu’ils ont été démentis par l’évolution dans la durée.

À gauche, le sein a capoté sous la prothèse trop haute, posée 8 ans plus tôt (2 grossesses avec allaitement prolongé depuis) ; à droite, correction de l’aspect tombant et de la voussure inesthétique par changement et pose de prothèse anatomique

Remplacement des prothèses mammaires, quelles solutions ?

Optimiser le choix du modèle d’implant, éviter la distorsion de volume entre les nouveaux seins et la morphologie de la patiente, privilégier les prothèses anatomiques, choisir le type d’implantation (devant ou derrière le muscle, ou en dual) constituent autant de variables à ajuster selon chaque cas particulier.

Mon expérience du traitement des complications des chirurgies mammaires m’a enseigné que l’on dispose aujourd’hui de beaucoup de solutions pour changer des prothèses et surtout améliorer de façon très significative un résultat insuffisant.

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