Gynécomastie / adipomastie : comment réduire l’hypertrophie mammaire masculine

L’hypertrophie de la poitrine chez l’homme résulte souvent d’un développement anormal des glandes mammaires — appelé gynécomastie — qui peut affecter un sein ou les deux, symétriquement ou pas.

La gynécomastie ne doit pas être confondue avec l’excès anormal et localisé de graisse — appelé adipomastie — qui peut également être à l’origine de l’hypertrophie mammaire masculine.

Lorsque les deux phénomènes se combinent, on parle d’adipo-gynécomastie ou gynécomastie mixte (glandulaire et graisseuse). Ces déformations entraînent souvent une gêne physique et sociale avec des complexes, voire une réelle souffrance psychique ; elles peuvent être traitées et supprimées.

L’adipomastie, excès localisé de graisse, se traite par lipoaspiration ; avant-après.

Traiter la gynécomastie / l’adipomastie

Pour rétablir une anatomie normale, la solution chirurgicale à la gynécomastie est l’exérèse complète des glandes mammaires (mastectomie sous-cutanée). Cette intervention de chirurgie esthétique correctrice est le seul traitement efficace et définitif de la gynécomastie.

Dans le cas de l’adipomastie, on procéde à la lipoaspiration des graisses.

Et dans les cas de gynécomastie mixte, on combine les deux techniques.

Si l’hypertrophie mammaire s’accompagne d’un excédent cutané important, ce qui est souvent le cas après un amaigrissement majeur et une forte perte de poids, certains patients se retrouvent avec une véritable ptôse mammaire. Il convient alors d’associer un geste de résection cutanée et de recentrer l’aréole.

Selon la technique choisie, le chirurgien est en mesure de transposer l’aréole sans perte de sensibilité et de procéder à la résection cutanée avec la plus petite rançon cicatricielle possible, en plaçant la cicatrice dans le sillon sous-mammaire.

La résection de la peau peut se faire dans le même temps opératoire que l'ablation de la glande si l’excès cutané est très important, tel que l’on sait d’avance que la rétraction ne sera pas suffisante. Elle peut être faite ultérieurement lorsque l’on constate les limites de la rétraction cutanée spontanée ; celle-ci varie en effet beaucoup d’une personne à l’autre et n’est pas toujours prédictible.

Qu’est-ce que la gynécomastie, quelles en sont les causes ?

La gynécomastie est fréquente et généralement éphémère chez les nouveaux-nés puis chez garçons à l’âge de la puberté. Elle est alors due à des dérèglements hormonaux temporaires qui s’estompent rapidement dans 90% des cas.

Lorsque la gynécomastie persiste à l’âge l’adulte, elle n’a la plupart du temps aucune cause connue et est alors dite “idiopathique”. Si elle est liée à un problème hormonal ou à la prise de certains médicaments, un traitement médical spécifique sera prescrit avant d’envisager une chirurgie plastique si les résultats ne sont pas satisfaisants.

Dans certains cas, la gynécomastie peut être due à une maladie, p.e. une tumeur testiculaire ou, chez l’homme âgé, un cancer du sein. Pour identifier et écarter ces pathologies rares, une échographie mammaire et un bilan endocrinien sont un préalable nécessaire pour valider la possibilité d’opérer à bon escient.

Gynécomastie mixte : mastectomie sous-cutanée (exérèse des glandes mammaires) et lipoaspiration ; avant-après.

Résultats de l’intervention

L’exérèse chirurgicale des glandes mammaires, tout comme l’aspiration des excès graisseux localisés, produit un résultat radical et définitif ; les glandes et la graisse retirées ne repoussent pas. Les volumes et déformations disparaissent et la forme masculine du torse est restaurée ; le résultat est quasi-immédiat.

Ce qui conditionne l’aspect final du résultat est la manière dont se passe la cicatrisation qui dépend non seulement de la qualité et de l’emplacement de la cicatrisation mais aussi de la façon dont la peau va réagir. Le résultat définitif s’apprécie lorsque la maturité cicatritielle est atteinte, 12 à 18 mois après l’opération.

Gynécomastie sur une ptôse mammaire survenue suite à un amaigrissement majeur ; avant-après.

Déroulement de l’intervention

  • Bilan sanguin et mammographie ± échographie préopératoire demandés  ; consultation pré-anesthésique

  • Hospitalisation : ambulatoire

  • Durée de l’opération : entre 30 minutes (lipoaspiration simple) et 2 heures (résection de la glande et résection cutanée)

  • Type d’anesthésie : anesthésie générale

  • Douleurs : peu intenses

  • Soins post-opératoires : soins locaux sur les cicatrices, port d’un boléro pendant 1 mois pour favoriser la rétraction cutanée et diminuer l’oedème post-opératoire

  • Reprise d’activité : 2 jours ; sport après 1 mois

Voir la fiche SoFCPRE sur la gynécomastie (société française de chirurgie plastique reconstructrice et esthétique)

Que coûte l’intervention ?

Dans les cas de gynécomastie démontrée par l’examen endocrinien et l’échographie, l’intervention est prise en charge par l’Assurance Maladie en tant que chirurgie plastique réparatrice.

En revanche, l’adipomastie n’est pas considérée comme une pathologie ; son traitement par lipoaspiration relève d’une chirurgie esthétique et n’est pas prise en charge.